Surveillance Dix-neuf contaminants retrouvés dans les eaux de rivière
Selon deux études de l’Ineris et de l’Office français de la biodiversité (OFB) publiées le 21 octobre 2021, 19 contaminants dont des insecticides, des herbicides, des médicaments et des détergents, avec des impacts possibles sur les milieux naturels, ont été trouvés dans des rivières françaises.
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L’Ineris, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), a publié le 21 octobre 2021 les résultats de deux exercices de surveillance prospective nationale de contaminants chimiques dans l’eau, réalisés avec le concours des agences de l’eau.
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Un plan de surveillance
Ces travaux concernent des substances surveillées réglementairement et des substances d’intérêt émergent : surfactants qu’on retrouve dans les détergents, et biocides qu’on retrouve dans certains cosmétiques ou des produits pour les animaux.
L’Ineris et l’OFB ont ainsi évalué les concentrations de 141 contaminants organiques sur 1 600 sites de rivières, lacs, fleuves ou littoral de métropole ou d’Outre-mer entre 2016 et 2018.
« Les études ne sont pas liées à la santé humaine » car elles ne portent pas sur l’eau potable », explique Azziz Assoumani, ingénieur d’étude et de recherche à l’Ineris.
Il en ressort que « la grande majorité (122) [des contaminants recherchés] ne présentait pas de dépassement de seuils écotoxicologiques, ou de façon exceptionnelle sur un nombre limité de sites (moins de 5 %) », selon un communiqué.
Des insecticides et des herbicides concernés
« Pour les 19 contaminants restants, des impacts chroniques ou des effets sublétaux sur les populations aquatiques ne peuvent pas être exclus », estiment l’Ineris et l’OFB dans leur communiqué de presse.
« Ces contaminants sont essentiellement des résidus de détergents (jusqu’à 95 % des sites avec dépassement des seuils), d’insecticides (jusque 40 %), d’herbicides (jusque 25 %) ou de médicaments (jusque 20 %) », précise le communiqué.
Par exemple, à l’échelle des bassins, les résultats en matière de fréquences de quantification dans les eaux de surface montrent de probables contaminations spécifiques avec la propyzamide en Artois-Picardie et les métabolites du métolachlore en Loire-Bretagne.
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« Sur quelques sites très contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) peuvent dépasser de 10, voire 100 fois les valeurs de seuils d’impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale », mettent en garde l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) et l’OFB.
Les seuils correspondent à « des niveaux de concentration à partir desquels il peut y avoir un effet ou pas sur un des niveaux trophiques du milieu aquatique », c’est-à-dire sur des êtres vivants de ce milieu, a précisé Lauriane Greaud, directrice des programmes Aquaref.
Évolutions réglementaires
« L’objectif de ces études exploratoires est à terme de réglementer les substances qui auront été identifiées comme les plus préoccupantes et de faire en sorte de trouver les moyens d’action adaptés », a-t-elle ajouté.
Ces substances peuvent provenir d’usages domestiques, de l’industrie, de l’agriculture ou des transports et peuvent se retrouver dans la nature via les rejets des stations de traitement des eaux usées ou le lessivage des sols agricoles ou urbains par les pluies.
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